Traditionnellement, la consommation d’ail est réputée bonne pour le traitement des rhumes et des infections respiratoires, ainsi que pour l'élimination des vers intestinaux. Aujourd'hui, on lit parfois que la consommation d’ail pourrait prévenir les maladies cardiovasculaires, en particulier en fluidifiant le sang et en luttant contre l'excès de cholestérol et l'hypertension artérielle.
L’Agence européenne du médicament (EMA) considère comme « traditionnellement établi » l’usage des préparations à base d’ail (on ne parle pas ici de consommation régulière) comme « élément complémentaire dans la prévention de l’athérosclérose (dépôts de cholestérol sur les parois des artères) » et « pour soulager les symptômes du rhume ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme « cliniquement établi » l’usage de l’ail comme un « traitement complémentaire aux mesures alimentaires destinées à diminuer les taux de lipides dans le sang (cholestérol et triglycérides) » et admet que l’ail « peut être utile lors d’hypertension artérielle modérée ». L’OMS considère comme « traditionnel » l’usage de l’ail dans « le traitement des infections respiratoires, des vers intestinaux, des troubles digestifs et de l’arthrose ».
Les Instituts nationaux de la santé américains (NIH) considèrent comme « fondé sur de bonnes évidences scientifiques » l’usage de l’ail pour « diminuer modérément les taux sanguins de cholestérol (total et LDL) sur une durée de quatre à douze semaines ». Ils relèvent que peu de données existent sur un effet plus durable ou sur un effet positif de l’ail sur le cholestérol HDL (le « bon » cholestérol).
Globalement, les études cliniques qui ont porté sur l’ail frais n’ont montré qu’une efficacité modeste dans le contrôle du cholestérol sanguin ou de la pression artérielle.
Plusieurs analyses croisées (méta-analyses) d’essais cliniques révèlent que la consommation quotidienne d'ail ne semble réduire les taux de cholestérol total et de cholestérol LDL (le « mauvais » cholestérol) que de 4 à 6 %, ce qui semble insuffisant pour entraîner un bénéfice dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Les effets de l'ail sur la pression artérielle semblent également modestes.
Les effets anticoagulants de l’ail ont été confirmés expérimentalement. Ces effets, ajoutés à ceux observés sur le cholestérol et la pression artérielle, pourraient contribuer à la prévention de certaines maladies vasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux (les « attaques cérébrales »). Mais les études confirmant cette hypothèse restent à mener.
Les usages de l’ail contre les infections respiratoires, les vers intestinaux et les problèmes de peau reposent sur la tradition, sans étude clinique pour les évaluer.
Attention : parce que l’ail inhibe partiellement la coagulation sanguine, les personnes qui prennent des médicaments anticoagulants (fluidifiants du sang) devraient s’abstenir de consommer de grandes quantités d’ail. Pour la même raison, l’EMA recommande aux personnes qui vont subir une opération chirurgicale de ne pas consommer d’ail dans la semaine qui précède l’intervention.
Certaines publications vantent la prise d’une gousse d’ail le matin à jeun comme « antibiotique naturel ». Aucune étude scientifique ne vient confirmer cette affirmation fantaisiste et, à part éloigner les collègues de travail, cette consommation d’ail à jeun n’a pas fait ses preuves.
Récemment, l’ail confit dans l’huile est devenu populaire. Aucune étude sérieuse n’a comparé la composition de cet ail cuisiné à celle de l’ail cru. Il n’est donc pas possible de se prononcer sur la supériorité de l’un sur l’autre, ni sur le maintien des effets de l’ail cru lorsqu’on consomme de l’ail confit.
Sources
La fiche monographique de l’EMA sur l’ail, 2016
La fiche du NIH sur l’ail, 2016
Une méta-analyse sur les effets de l’ail en termes de santé cardiovasculaire, 2014
Un article qui fait la synthèse des études sur les propriétés thérapeutiques de l’ail, 2014