Les traitements anticoagulants (également appelés « fluidifiants du sang ») visent à empêcher la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins. Ils sont prescrits en cas de phlébite (l’inflammation d’une veine avec formation de caillots), d’embolie pulmonaire ou cérébrale, de certains infarctus du myocarde, chez les personnes qui ont certains troubles du rythme cardiaque (qui peuvent favoriser la formation de caillots), ainsi que chez les personnes qui ont une valve cardiaque artificielle.
Il existe deux familles d’anticoagulants : les anticoagulants injectables et les anticoagulants par voie orale (sous forme de comprimés ou de gélules à avaler). Les anticoagulants par voie orale les plus courants et les plus anciens sont les antivitamines K ou AVK (warfarine, acénocoumarol, fluindione). Ces médicaments agissent en bloquant partiellement l’activité de la vitamine K, une vitamine indispensable à la coagulation du sang.
Il se trouve que certaines huiles de table contiennent des quantités non négligeables de vitamine K, suffisamment pour perturber l’action des AVK. En particulier, les huiles de soja (193 µg de vitamine K/100 g) et de colza (127 µg/100 g). Les huiles d’olive, de tournesol et de maïs en contiennent également, mais dans une moindre mesure (environ 60 µg/100 g). Les huiles de sésame, d’arachide et de pépins de raisin en contiennent peu (entre 10 et 20 µg/100 g).
L’efficacité des AVK est contrôlée en mesurant l’INR (International Normalized Ratio), un paramètre qui reflète précisément la fluidité du sang. Parce que la mesure de l’INR est faite tous les mois, une éventuelle baisse d’efficacité du traitement du fait d’une huile trop riche en vitamine K sera rapidement dépistée. Certains aliments, riches en vitamine K, doivent également être consommés avec modération : la choucroute et les choux en général, la laitue, le cresson, le persil, le fenouil, les épinards, le foie et les abats, la peau du poulet, les produits à base de soja, etc.
Depuis 2009, une nouvelle classe d’anticoagulants oraux, appelée anticoagulants oraux directs ou nouveaux anticoagulants oraux (NACO) est disponible. Elle comprend actuellement 3 molécules : apixaban, rivaroxaban et dabigatran. Ces nouveaux anticoagulants font l’objet d’un suivi renforcé. En effet, à la différence des antivitamines K, il n'existe pas de test de routine comme l’INR pour surveiller le risque hémorragique lié à l’utilisation de ces nouveaux anticoagulants oraux. Cette nouvelle classe de médicaments est insensible à l’apport alimentaire de vitamine K, donc aux huiles mentionnées précédemment.
À savoir également, les huiles (végétales ou de poisson) riches en acides gras oméga-3 ont un effet anticoagulant léger. Les huiles végétales qui en contiennent le plus sont les huiles de lin, de chanvre, de pérille, de cameline, de noix et de graines de citrouille. Cet effet anticoagulant est faible et la consommation occasionnelle de ces huiles ne pose pas de problème. Attention cependant à ne pas prendre de compléments alimentaires en contenant à fortes concentrations. Idem pour les compléments contenant de l’ail, du curcuma, du gingembre, du ginkgo, du ginseng, de l’éleuthérocoque, du kava, de la réglisse, de la fève tonka, du millepertuis ou du saule blanc, qui peuvent avoir un effet anticoagulant.
Sources
Le bon usage des AVK, ANSM, 2012