Les avis divergent.

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L’endométriose se définit comme la présence, en dehors de la cavité utérine, de tissu semblable à la muqueuse utérine (les « lésions ») qui subira, lors de chaque cycle menstruel, l’influence des modifications hormonales. L'endométriose est une maladie qui provoque des douleurs chroniques. Elle touche environ 10 % des femmes.

Les graines de soja sont riches en phytoestrogènes, des substances propres aux végétaux mais qui ont, chez les animaux, une action similaire aux estrogènes (hormones féminines). Du fait de la sensibilité des lésions d’endométriose aux estrogènes, la question se pose de l’effet des aliments à base de soja sur cette maladie.

 

Les études sur cette question sont rares et contradictoires. Par exemple, une étude japonaise portant sur 138 femmes a évalué l’association entre la consommation de soja et le risque et la sévérité de l’endométriose : une consommation élevée de soja semblait associée à un risque réduit d’endométriose avancée (mais pas d’endométriose débutante) et à une moindre sévérité des symptômes. Mais cette réduction de la sévérité était variable selon le patrimoine génétique des femmes étudiées (selon le gène codant pour l’un de leurs récepteurs aux estrogènes).

Mais, dans une autre étude sur 3 cas de femmes présentant des saignements utérins après forte consommation de soja, deux d’entre elles souffraient d’endométriose et leurs saignements ont cessé lorsqu’elles ont arrêté de consommer des produits à base de soja.

Par ailleurs, un article scientifique de synthèse sur les effets de l’alimentation sur la sévérité de l’endométriose, publié en 2021, précise que les liens entre intensité des symptômes et consommation de soja ne sont pas clairs à ce jour.

 

Alors que faire ? Parce que la sensibilité aux phytoestrogènes du soja semble assez variable selon les femmes, il peut être intéressant d’essayer de mesurer sa propre sensibilité. Pour cela, mieux vaut tenir un journal de ses symptômes d’endométriose pendant quelques semaines avant de commencer à consommer du soja, puis de continuer ce journal tout au long de la consommation, pour essayer de distinguer si celle-ci soulage ou aggrave les symptômes (ou n'a aucun effet). En cas d’aggravation, mieux vaut cesser d’en consommer et en parler à son médecin traitant ou à l’équipe pluridisciplinaire qui vous suit pour cette maladie.

À noter, les aliments à base de soja fermenté (tofu, miso, tempeh) contiennent moins de phytoestrogènes que le « lait » ou les protéines de soja.

 

Sources

 

L’étude japonaise, 2007

L’étude sur les cas de saignements utérins, 2008

La synthèse sur alimentation et endométriose, 2021

 

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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