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Les feuilles du ginkgo (Ginkgo biloba) servent à la préparation d'extraits qui sont proposés dans le traitement de divers troubles liés à des problèmes de circulation sanguine : jambes lourdes, hémorroïdes, artérite et claudication intermittente, maladie de Raynaud, vertiges et acouphènes, etc. Les troubles de la thyroïde ne font pas partie des usages traditionnels du gingko et aucune étude clinique ne suggère d’intérêt dans l’hypothyroïdie, avec ou sans traitement médical. En 2013, un rapport toxicologique des Instituts de la Santé américains a conclu que l’exposition répétée, et à forte dose, de souris et de rats aux extraits de ginkgo par voie orale augmente le risque de développer un cancer de la thyroïde (chez le rat) ou du foie (chez la souris). Les doses utilisées étaient élevées et leur administration a duré 2 ans, ce qui rend difficile une généralisation de ces résultats à des personnes. Néanmoins, à la suite de ces études, il est déconseillé aux personnes qui souffrent de troubles de la thyroïde de consommer du gingko. Par ailleurs, certains médicaments contenant du ginkgo contiennent également une substance (l’heptaminol) qui est contre-indiquée chez les personnes qui souffrent d’hyperthyroïdie. En 2019, la revue Prescrire, revue médicale indépendante, a recommandé que les médicaments à base de ginkgo ne soient plus prescrits, ni commercialisés. Selon Prescrire, « l'ensemble des données (sur le ginkgo) confirme que mieux vaut écarter des soins cette plante sans efficacité démontrée au-delà d'un effet placebo. » De plus, la revue ajoute que : « le gingko interagit avec de nombreuses substances dont certains antiépileptiques, la lévothyroxine, les antivitamine K, etc. Les conséquences cliniques sont parfois graves, avec perte d'efficacité ou augmentation des effets indésirables. »

Cependant, une recherche dans les bases de données scientifiques n’a pas trouvé d’études spécifiques sur les interactions entre gingko et lévothyroxine. Le dossier de l’Agence européenne du médicament sur le ginkgo, qui liste toutes les études d’interactions avec des médicaments, n’en cite aucune concernant la lévothyroxine. Cette mise en garde repose donc essentiellement sur le principe de précaution.

Sources

Le dossier « Ginkgo » de l’Agence européenne du médicament, 2014

L’article de Prescrire, 2019

Le rapport sur le risque de cancer, Instituts de la santé américains, 2013

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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