Certains semblent effectivement apporter un bénéfice.

Partager cet article

La plupart des produits naturels proposés pour soulager les troubles bénins de prostate (hyperplasie bénigne de la prostate ou HBP) sont issus de plantes.

Parmi celles-ci, la plus fréquemment rencontrée est le palmier nain (Serenoa repens), un arbuste dont on utilise les baies. En 2012, une analyse croisée d’une vingtaine d’essais cliniques publiée par la Cochrane Library n’a pas pu confirmer la supériorité d’extraits de Serenoa repens vis-à-vis d’un placebo dans le traitement des symptômes de l’HBP.

Néanmoins, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a accordé le statut d’« usage médical bien établi dans le traitement symptomatique de l’HBP » aux extraits de palmier nain obtenus avec l’hexane comme solvant d’extraction. Pour les extraits de palmier nain obtenus avec l’éthanol comme solvant d’extraction, elle n’accorde que le statut d’« usage traditionnel » (donc sans étude clinique de confirmation). En France, des médicaments à base d'extraits de palmier nain sont disponibles pour soulager les symptômes de l’HBP, dont un seul utilise l’hexane pour extraire les principes actifs (aucun n’utilise l’éthanol).

 

Le prunier d’Afrique (Pygeum africanum) est une autre plante dont les extraits d’écorce entrent dans les produits proposés pour la prostate. Une analyse croisée de 18 essais cliniques pointe vers une certaine efficacité des extraits de prunier d’Afrique dans le traitement de l’HBP, mais moindre que celle des extraits de palmier nain.
L’EMA accorde le statut d’« usage traditionnel pour soulager les symptômes du bas appareil urinaire liés à l’HBP » uniquement aux extraits de prunier d’Afrique obtenus avec le chloroforme comme solvant d’extraction.
 

Les extraits de graines de citrouille (Cucurbita pepo) sont également proposés. Il existe peu d’études portant sur les graines de citrouille utilisées seules (elles sont souvent associées aux autres plantes proposées dans le traitement de l’HBP). Leur usage dans cette indication repose donc uniquement sur la tradition.

 

Enfin, les racines d’ortie dioïque (Urtica dioica) sont parfois conseillées. Néanmoins, les essais cliniques évaluant leurs effets sur l’HBP sont de mauvaise qualité méthodologique. Ils pointent vers une efficacité de la racine d’ortie sans en apporter la preuve scientifique.
 

Par ailleurs, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des isoflavones, des phytostérols, du sélénium, du zinc ou du lycopène de prétendre contribuer à la santé de la prostate. Les produits qui contiennent ces ingrédients ne peuvent plus se prévaloir de ce type de bénéfices. 

 

Sources

 

La fiche monographique de l’EMA sur le palmier nain, 2015

L’analyse croisée d’études publiée par la Cochrane Library, 2012

La fiche monographique de l’EMA sur le prunier d’Afrique, 2015
L’analyse croisée portant sur le prunier d’Afrique, 1998

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

Une réponse gratuite en 48h Notre expert vous répond

Je pose ma question

Les plus lus sur Intox Détox