Le kombucha, ou champignon de Mandchourie, est en fait une association entre des bactéries (Acetobacter et Pichia) et des levures (Saccharomyces, Zygosaccharomyces et Brettanomyces). Cultivé dans du thé noir sucré, il ressemble à une grosse crêpe. Après 7 à 12 jours de fermentation, le liquide de culture peut évoquer un cidre léger au goût aigrelet. Ce liquide contient des acides organiques (acides lactique, malique, acétique, butyrique, etc.), des enzymes, des acides aminés, de la caféine, des vitamines B, mais aussi de l’alcool (entre 0,7 et 1,3 %), des substances antibiotiques en petite quantité voire des métaux lourds issus des récipients de préparation.
Le liquide issu de la culture du kombucha est vanté pour avoir toutes sortes de propriétés miraculeuses sur des problèmes de santé allant de l’acné au cancer. La plupart du temps, le kombucha est cultivé à domicile par des personnes qui ont reçu le champignon d’un de leurs amis. Des gélules de liquide de fermentation lyophilisé existent également, ainsi que de nombreuses boissons industrielles (pasteurisées).
Soyons clair, aucune preuve d’efficacité clinique concernant le kombucha n’a été apportée à ce jour. De fait, l’ensemble des études portant sur le kombucha ont été faites sur des animaux ou des cellules en culture. Aucun essai clinique de bonne qualité méthodologique n’a été mené dans l’espèce humaine. Il est donc impossible d’affirmer que la consommation de kombucha apporte quelque bénéfice que ce soit.
Des cas d’intoxication ont été rapportés après ingestion de kombucha produit à domicile. En effet, si les conditions de préparation ne sont pas optimales, le liquide peut être contaminé par d’autres micro-organismes : des infections dues à Aspergillus (un champignon microscopique) et à Anthrax (à l’origine de la maladie du charbon) ont été observées.
Les éventuels effets indésirables liés à la consommation régulière de kombucha sont : nausées, vomissements, diarrhée, troubles du foie et aggravation de mycoses (infections par des champignons) préexistantes.
La présence de petites quantités d’antibiotiques dans le liquide de fermentation pourrait entraîner le développement de résistances aux antibiotiques chez d’autres bactéries. De plus, la présence d’alcool peut devenir un problème chez les personnes en sevrage de leur alcoolodépendance.
Pour toutes ces raisons, les femmes enceintes ou celles qui allaitent, les enfants et les personnes ayant une immunité affaiblie, ou qui souffrent d’une maladie des reins ou du foie, doivent s’abstenir de consommer du kombucha.
Sources
Un article récent qui résume les connaissances et les effets indésirables (en anglais), 2019