Rien ne permet de l’affirmer.

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Le collagène est une protéine présente dans la peau, les cartilages, les os, les tendons et les ligaments, la paroi des vaisseaux sanguins, etc. Très fréquent, il représente environ un quart des protéines totales du corps et participe à la structure, l’élasticité et la régénération des organes qui en contiennent. Il existe 28 types de collagène dont, par exemple :

  • le type I, le plus abondant, qui se trouve dans la peau, les tendons, les os ;
  • le type II qui se trouve dans les cartilages ;
  • le type III qui se trouve surtout dans les muscles et les parois des vaisseaux.

 

Dans le commerce, on trouve une grande variété de compléments alimentaires contenant du collagène, ou plutôt des fragments de collagène produits par une sorte de digestion partielle, l’hydrolyse (une sorte de cuisson à l’eau). Le collagène utilisé est le plus souvent du collagène de type I, obtenu à partir de produits de boucherie (peau de bœuf ou de porc, par exemple) ou de produits de la mer (poissons, méduses, éponges, par exemple). Une fois hydrolysé, le collagène est transformé en plus petites molécules (des peptides, 80 à 100 fois plus petits que le collagène initial). Ceux-ci ont l’avantage d’être solubles.

Cette hydrolyse n’est pas sans effet sur le collagène : il perd la structure en 3 dimensions (triple hélice) qui lui donne ses propriétés élastiques et résistantes. Il ne peut donc pas directement améliorer la souplesse de la peau puisqu’il a perdu ses propriétés élastiques.

 

Que se passe-t-il lorsqu’on ingère ces peptides ? Une partie est digérée et découpée en acides aminés, les briques de base qui constituent les protéines en s’assemblant. Une autre partie semble être absorbée telle qu’elle par l’intestin, mais les données manquent pour évaluer la proportion de peptides directement absorbés.

Une fois dans le sang, comme pour les autres protéines digérées, les acides aminés issus du collagène serviront à fabriquer toutes sortes de protéines de notre corps, pas seulement du collagène ou de l’élastine. À noter, consommer de la gélatine d’origine animale apporte exactement les mêmes acides aminés que les peptides issus du collagène.

De leur côté, les peptides absorbés sans être digérés agiraient en se liant aux membranes des cellules de la peau qui produisent du collagène (fibroblastes). Ils stimuleraient ainsi la production de collagène, d’élastine (une autre protéine élastique) et d’acide hyaluronique (qui favorise l’hydratation de la peau) par ces cellules. Cet effet a été uniquement observé dans des cellules en culture et reste hypothétique.

 

Concernant l’efficacité de ces compléments alimentaires, il existe quelques études cliniques, mais elles ont été menées sur de petits groupes de femmes et parfois sans groupe contrôle (sans placebo pour pouvoir comparer). Une des études les mieux conçues (usage d’un placebo, randomisation, double aveugle) a été menée en Corée du Sud sur 64 femmes et n’a duré que 3 mois. Elle montre des effets positifs à court terme (puisque l’étude n’a pas duré longtemps). Mais comme elle a été entièrement financée par une marque de cosmétiques, sa fiabilité est fortement remise en question.

 

Pour résumer, la part des fragments de collagène qui passent dans le sang une fois ingérés est mal évaluée, leur mode d’action n’est pas clairement démontré et les petites études cliniques qui existent ont une fiabilité est très sujette à caution (mauvaise méthodologie, financement par les marques). À ce jour, il est donc impossible de se prononcer sur l’efficacité des compléments alimentaires contenant des peptides issus de l’hydrolyse du collagène.

 

Sources

Un article scientifique sur les sources et les applications du collagène, 2019

Deux études cliniques sur les compléments alimentaires de collagène, 2015 et 2018

https://benthamopen.com/contents/pdf/TONUTRAJ/TONUTRAJ-8-29.pdf

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6073484/

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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