Pas de manière évidente, malgré les très nombreuses études.

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Cette question agite la communauté scientifique depuis des dizaines d’années et il serait prétentieux de vouloir y répondre en quelques paragraphes. De plus, s’il existe de nombreuses (et contradictoires) études sur les effets d’une supplémentation en acides gras oméga-3 ou oméga-6 sur divers aspects de la santé (cardiovasculaire, psychique, métabolique, etc.), il n’existe quasiment aucune étude fiable sur l’équilibre entre ces deux types d’acides gras dans l’alimentation (pour autant qu’on soit capable de s’accorder sur la définition de cet équilibre…).

 

Les rares études qui mentionnent l’équilibre oméga-3/oméga-6 semblent aller dans le sens d’un effet négatif d’un excès d’acides gras oméga-6 par rapport aux oméga-3. Cet excès pourrait (le conditionnel s’impose vraiment) favoriser l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et les syndromes inflammatoires chez les personnes prédisposées. Mais il est difficile de distinguer, en cas de consommation élevée d’acides gras oméga-6, entre l’effet spécifique de ces acides et celui du fait de consommer davantage de matières grasses (donc de calories).

 

Ce qui est de plus en plus certain, c’est que la supplémentation en acides gras oméga-3 ne semble pas apporter les bénéfices dont ils ont longtemps été crédités. En particulier, les dernières études de grande taille n’ont retrouvé qu’un bénéfice « léger » de cette supplémentation en termes de santé cardiovasculaire. Même si une baisse des triglycérides est souvent observée, elle ne semble pas se traduire par une diminution significative du risque d’événement cardiovasculaire grave (infarctus et AVC en particulier). L’exemple de l’Esquimau protégé des maladies cardiovasculaires par son alimentation à base de poissons n’est qu’un mythe et les huiles de poisson ne semblent pas avoir d’influence sur la mortalité cardiovasculaire.

 

Concernant l’inflammation, une récente analyse croisée de 83 études randomisées et contrôlées ayant porté sur la supplémentation en acides gras oméga-3 et oméga-6 chez des personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable n’a pas retrouvé d’effet anti-inflammatoire notable. Sur les oméga-6, il existe quasiment autant d’études montrant un effet anti-inflammatoire que d’études montrant un effet pro-inflammatoire !

 

En conclusion, les effets des oméga-3 et des oméga-6, seuls ou en rapport les uns avec les autres, ne semblent pas suffisamment importants pour qu’une image précise se dégage, ni sur la santé cardiovasculaire, ni sur l’inflammation.

 

Sources

Sur la faible efficacité des oméga-3 dans la santé cardiovasculaire, 2020

L’analyse croisée des études sur le syndrome de l’intestin irritable, 2021

Sur les effets des acides gras oméga-6 sur l’inflammation, 2018

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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