Cela ne fait pas partie de son usage traditionnel.

Partager cet article

En phytothérapie, les orties (Urtica dioica et Urtica urens) sont utilisées à la fois pour leurs feuilles et pour leur racine qui ont des usages bien distincts. Les feuilles d’ortie sont employées pour leurs propriétés diurétiques et pour soulager les douleurs articulaires. La racine d’ortie est d’un usage plus récent, comme traitement complémentaire lors d’hypertrophie bénigne de la prostate. Feuilles et racines sont également proposées pour freiner la sécrétion de sébum en cas de peau grasse (« séborrhée ») ou d’acné.

 

Les études cliniques évaluant les propriétés thérapeutiques de l’ortie sont nombreuses et portent sur un grand nombre de patients. Les propriétés diurétiques des feuilles ont été étudiées au cours d’au moins cinq essais cliniques portant sur plus de 10 000 patients. Malheureusement, dans la plupart des cas, ces études ne faisaient pas appel à un placebo et leurs résultats, plutôt favorables à cet effet diurétique, sont entachés d’incertitude.
De la même manière, la demi-douzaine d’essais cliniques évaluant les effets de la racine d’ortie sur la prostate, et portant sur plus de 16 000 hommes, sont de si mauvaise qualité méthodologique qu’il est impossible d’être certain des effets observés. Pour résumer, on peut dire que si les études existantes pointent vers une efficacité de la racine d’ortie, elles n’en apportent pas la preuve scientifique.
 

L’Agence européenne du médicament considère comme « traditionnellement établi » l’usage des feuilles d’ortie comme « traitement diurétique complémentaire des infections urinaires » et comme « traitement complémentaire des douleurs articulaires et de la séborrhée ». De son côté, la Coopération scientifique européenne en phytothérapie (ESCOP) reconnaît l’usage des feuilles d’ortie comme « traitement symptomatique de l’arthrose et des douleurs articulaires », et comme « diurétique dans les infections urinaires, malgré l’absence de preuves d’efficacité après administration par voie orale. » Elle admet l’usage de la racine d’ortie « dans le traitement symptomatique des problèmes d’émission d’urine liés aux troubles de la prostate, mineurs ou modérés ». Aucune de ces instances ne mentionne d’effets des feuilles ou racines d’ortie sur le foie.

 

Attention, les orties ayant tendance à accumuler les métaux lourds, il est préférable de les ramasser loin des routes. De plus, pour un usage diurétique, elles doivent être accompagnées de la consommation d’au moins 2 litres d’eau par jour.

 

Sources

La monographie de l’Agence européenne du médicament sur l’ortie, 2008

La monographie de l’ESCOP sur l’ortie, 2018

Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

Une réponse gratuite en 48h Notre expert vous répond

Je pose ma question

Les plus lus sur Intox Détox