L’intolérance au lactose est due à une sécrétion insuffisante de lactase (l’enzyme qui digère le lactose, sucre du lait) par l’intestin. Dans certains cas, cette insuffisance est héréditaire et ces symptômes apparaissent dès la naissance. Chez les enfants plus grands, l’arrêt de la consommation régulière du lait – jusque-là bien toléré – se traduit parfois par une disparition de la capacité à sécréter la lactase. Dès lors, le lait, lorsqu’il est pris en grande quantité (plus de 250 ml à la fois), devient alors difficile à digérer. L’intolérance au lactose est plus fréquente chez les personnes de souche méditerranéenne, africaine ou asiatique. Parfois, elle est la conséquence temporaire d’une infection de l’intestin (gastro-entérite) et elle disparaît avec la guérison.
Une personne intolérante au lactose n’est pas capable de digérer ce sucre. Il reste dans l’intestin, où il favorise la fermentation des bactéries et retient l’eau dans les selles. Cette intolérance se traduit par la production d’une diarrhée, ainsi que par des vomissements, des ballonnements et gaz, des maux de ventre, etc. À noter que le lactose se trouve dans le lait, mais pas dans les produits laitiers qui ont fait disparaître ce sucre : les produits issus d’un caillé comme les fromages (le lactose est parti dans le lactosérum, sous-produit de la fabrication), le beurre, ou ceux fermentés (les yaourts, les fromages où les ferments ont digéré le lactose). Parfois, le lactose est utilisé comme excipient dans certains médicaments.
L’intolérance absolue au lactose est liée à des facteurs génétiques et elle n’est donc pas provoquée par la consommation éventuelle de produits laitiers. Pour les autres personnes, il s’agit plutôt d’une intolérance relative : leur intestin sécrète un peu de lactase, mais pas assez pour bien digérer des quantités importantes de lait. Dans les pays où la consommation régulière de lait se poursuit de l’enfance à l’âge adulte, la majorité des personnes conservent la capacité à fabriquer de grandes quantités de lactase tout au long de leur vie. Ainsi, il est possible de dire que la consommation régulière de lait depuis l’enfance prévient l’intolérance (non génétique) au lactose.
En France, nous n’avons pas trop cette habitude culturelle. La plupart d’entre nous conservent la capacité de digérer de petites quantités de lactose mais, au-delà d’une certaine quantité, nous commençons à ressentir les symptômes de l’intolérance. Le seuil de tolérance est individuel et, rappelons-le, il ne concerne que le lait (entier, écrémé, concentré, etc.) ou les aliments qui en contiennent sans que le lactose n’ait été éliminé ou digéré.
En conclusion, consommer beaucoup de produits laitiers ne provoque pas d’intolérance au lactose mais consommer une grande quantité de lait provoque des symptômes similaires chez la plupart des Français.
Sources
Intolérance au lactose, Assurance maladie, 2022
Intolérance au lactose : causes, symptômes et solutions, AXA Prévention, 2018