Des risques existent pour certaines personnes.

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La maca (Lepidium meyenii) est un tubercule qui pousse sur les hauts plateaux des Andes. Elle est censée posséder des vertus tonifiantes sur le système immunitaire comme sur la fertilité. Elle est commercialisée sous forme de compléments alimentaires proposés dans le traitement des troubles liés à la ménopause. En effet, une substance contenue dans la maca, la macaïne, stimulerait la production d'hormones sexuelles chez les femmes. Mais, à ce jour, aucune étude clinique ne justifie l'usage de la maca dans les troubles liés à la ménopause.

La maca peut-elle être toxique ? Elle contient de très nombreuses substances de la famille des alcaloïdes, dont quatre sont toxiques chez l’animal : la méthyl-tétrahydrocarboline, toxique pour le système nerveux, la macaridine et deux lépidilines. Dans la préparation traditionnelle de la maca comme aliment, ces substances sont éliminées par un procédé de chauffage préalable. À la suite de l'identification de ces alcaloïdes dans certains compléments alimentaires, certains gouvernements ont interdit la vente des produits contenant de la maca.
 
Une étude clinique en double aveugle contre placebo a été réalisée chez 101 sujets atteints de syndrome métabolique. Ce syndrome se traduit par une obésité abdominale et par des anomalies sanguines telles que taux de sucre et de triglycérides un peu élevés, taux de « bon cholestérol » un peu faible (cholestérol HDL) et tension artérielle au-dessus de la moyenne. La présence de ces signes indiquerait un risque augmenté de développer un diabète de type 2 ou de faire un infarctus. Dans le groupe consommant la maca (600 mg/j de poudre de racine de maca pendant 90 jours), une augmentation significative de la pression artérielle et du taux sanguin d’aspartate aminotransférase (AST, une enzyme qui reflète la santé du cœur et du foie) a été observée, ce qui pourrait indiquer un risque.
 
De plus, du fait de l’activité hormonale de certaines substances présentes dans la maca, les autorités de santé américaines en déconseillent l’usage chez les personnes qui souffrent, ont souffert ou présentent des antécédents familiaux de cancers hormonosensibles (cancers du sein, de l’utérus, de la prostate, de l’ovaire, par exemple) ainsi que chez les femmes souffrant d’endométriose.
En France, l'ancienne Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, désormais Anses) a estimé en 2008 que « dans l’état actuel des connaissances, la sécurité d’emploi de la poudre de racine de maca n’est pas démontrée. » En conséquence, la prudence est de mise.

Sources
 
L’étude clinique chez les personnes souffrant de syndrome métabolique, 2008
La mise en garde des autorités sanitaires américaines, 2021
La mise en garde de l’Afssa, 2008
Attention Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.

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