Le curcuma (Curcuma longa) est une plante de la famille du gingembre. Du fait de ses propriétés anti-oxydantes, il a longtemps été utilisé comme un conservateur alimentaire naturel. La poudre de curcuma, tirée du rhizome séché, est l’ingrédient principal du curry et lui confère son intense couleur jaune.
Le curcuma contient un ensemble de substances anti-inflammatoires et anti-oxydantes, les curcuminoïdes, dont la curcumine est la plus abondante. Néanmoins, du fait d’une absorption intestinale faible, les concentrations sanguines de curcumine après ingestion de curcuma sont trop modestes pour espérer un effet thérapeutique.
Une recherche dans les bases de données d’articles scientifiques permet de constater que les propriétés anticoagulantes de la curcumine (mais pas du curcuma brut) ont fait l’objet de quelques études dans le tube à essai qui vont dans le sens d’une action anticoagulante. Une autre substance issue du curcuma, la bisdéméthoxycurcumine (BDMC), a également montré des propriétés anticoagulantes dans le tube à essai.
La seule mention d’un effet anticoagulant chez l’animal se trouve dans un article coréen de 2012 où des souris ont reçu de la curcumine ou de la BDMC par voie orale. Le temps de coagulation (après une petite entaille au niveau de la queue) a été plus long chez les souris ayant reçu de la BDMC mais surtout chez les souris ayant reçu de la curcumine. Mais cette étude a porté sur un petit nombre de souris (3 dans chaque groupe), ce qui limite sa fiabilité.
À ce jour, aucune étude sur les propriétés anticoagulantes de la curcumine n’a été faite chez l’homme. De ce fait, il est impossible de répondre à la question posée, d’autant plus que, comme cela a été précisé, la curcumine est mal absorbée par l’intestin.
Des études ont montré qu’une substance issue du poivre, la pipérine, augmente significativement l’absorption de la curcumine. Mais elle agit en augmentant la perméabilité globale de la paroi de l’intestin ce qui peut être source de problèmes de santé.
Plus récemment, de nouvelles formes de curcuma sont apparues, en théorie plus absorbables par l’intestin (nanoparticules, phospholipides). Mais les données cliniques manquent sur leur efficacité et leur éventuelle toxicité.
Pour en savoir plus
Le dossier « Curcuma » (Turmeric) de l’Agence européenne du médicament
L’étude coréenne sur les effets de la curcumine et de la BDMC, 2012
Un article de synthèse qui fait le point sur ce que l’on sait sur curcumine et coagulation, 2017
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