Votre question fait référence a une étude parue fin août 2020 dans la revue scientifique Science.
Cette étude, menée chez la souris, suggère que des cellules nerveuses (neurones), situées dans la paroi de certaines régions de l’intestin (la partie terminale de l’intestin grêle et le côlon), peuvent directement influencer l’appétit et le taux de sucre dans le sang (glycémie). Ces neurones sont organisés en petites structures dans la paroi, les plexus d’Auerbach et ceux de Meissner. Ils sont également impliqués dans le contrôle des mouvements et des sécrétions de l’intestin.
Ces neurones ont la particularité d’être sensibles à la fois au volume et à la nature des aliments présents dans l’intestin, mais aussi à des messagers chimiques sécrétés par certaines des bactéries qui composent notre microbiote intestinal (la « flore intestinale »).
Dans l’étude récemment publiée, les auteurs ont montré que ces neurones sont effectivement sensibles au microbiote intestinal et qu’ils sont directement connectés au foie et au pancréas, ce qui pourrait expliquer leurs effets sur le taux de sucre dans le sang.
Rappelons que le taux de sucre dans le sang est également régulé par de nombreux autres facteurs dont deux hormones, l’insuline et le glucagon. La place de ces neurones dans le contrôle global de la glycémie reste à comprendre de manière fine.
Quelles conséquences pour la santé humaine ? Pour l’instant, aucune. Cette découverte reste d’ailleurs à confirmer chez l’homme. Elle constitue une brique supplémentaire dans notre compréhension des mécanismes complexes qui lient notre microbiote intestinal et notre métabolisme (c’est-à-dire la façon dont notre corps stocke ou utilise l’énergie apportée par les aliments).
Sources
L’étude récemment publiée dans la revue Science : Microbiota-modulated CART+ enteric neurons autonomously regulate blood glucose, Science, 2020
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