Les anticoagulants (ou antithrombotiques) de la famille des antivitamines K (AVK) interagissent avec de très nombreuses substances, en augmentant le risque d’hémorragie ou de caillots (thrombose). Il est indispensable de ne JAMAIS prendre un médicament ou un complément alimentaire sans en parler à son médecin. Même le paracétamol, qui est pourtant le médicament antidouleur de choix chez les patients traités par AVK, peut s’avérer dangereux s’il est pris à trop forte dose.
Ces précautions s’appliquent aux compléments alimentaires, aux produits à base de plantes (voir thèse de pharmacie dans les sources pour une liste complète) ou aux huiles essentielles. De nombreux ingrédients contenus dans ces produits peuvent augmenter le risque d’hémorragie : acides gras oméga-3 (huiles de poisson, par exemple), ail, curcuma, gingembre, ginkgo, ginseng, éleuthérocoque, kava, fève tonka, saule blanc, etc. Les médicaments et compléments alimentaires contenant du millepertuis sont également contre-indiqués car ils diminuent l’effet anticoagulant et exposent à un risque de thrombose. La notice des médicaments anticoagulants liste en général les principales interactions avec d’autres substances.
Par mesure de sécurité, l’usage de ce type de produit doit s’accompagner d’une mesure de l’INR (International Normalized Ratio, un paramètre qui reflète précisément la fluidité du sang) du patient trois ou quatre jours après le début du traitement pour s’assurer que ce nouveau médicament n’a pas déséquilibré le traitement anticoagulant. D’où l’importance d’en parler à son médecin.
Concernant les aliments, il est recommandé de ne pas consommer en trop forte quantité des aliments à teneur élevée en vitamine K, ou de ne pas les consommer deux jours de suite. Il ne s'agit pas d'interdire certains aliments, mais de connaître les aliments riches en vitamine K dont la variation de consommation fait varier les apports en vitamine K. Ce sont, par exemple, la choucroute et les choux en général, les huiles de soja et de colza, la laitue, le cresson, le persil, le fenouil, les épinards, le foie et les abats, la peau du poulet, etc.
Sources
NEU, Christian : « Les interactions entre les antithrombotiques et les plantes médicinales », Thèse de pharmacie, 2011
« Le bon usage des médicaments anti-vitamine K », Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, 2012
Un tableau des aliments riches en vitamine K, KetterThill
Attention
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