De nombreuses études se sont penchées sur les effets du jus d’oignon cru sur la santé cardiovasculaire. Les premières études sur le sujet ont été menées dans les années 1970 chez des lapins nourris avec une alimentation enrichie en cholestérol (pour obtenir des taux sanguins anormalement élevés). Chez cet animal, plusieurs études ont montré que l’administration de jus d’oignon cru réduit significativement les taux sanguins de cholestérol total et de triglycérides, et diminue la taille et le nombre de plaques d’athérome (les dépôts graisseux qui peuvent boucher les artères).
Ensuite, d’autres études se sont penchées sur la capacité du jus d’oignon cru à fluidifier le sang (en inhibant l’action des plaquettes sanguines). En effet, fluidifier le sang contribue à prévenir les accidents cardiovasculaires (infarctus et AVC, par exemple). Dans le tube à essai, le jus d’oignon cru inhibe les plaquettes sanguines des rats, des chiens et de l’homme. Dans les études cliniques, cet effet anticoagulant a été retrouvé chez le rat et chez le chien, mais aucune donnée clinique n’existe chez l’homme à ce sujet. De plus, chez le rat, l’administration de jus d’oignon cru semble diminuer la pression artérielle (la « tension »).
Plus récemment, une étude clinique taïwanaise avec placebo menée sur 24 personnes souffrant d’hypercholestérolémie légère a montré que l’administration quotidienne, pendant 8 semaines, de 100 ml de jus d’oignon cru se traduit par une diminution significative du tour de taille, du taux sanguin de LDL-cholestérol (le « mauvais » cholestérol) et du taux sanguin de cholestérol total. Mais les effets à plus long terme n’ont pas été étudiés.
Ces effets du jus d’oignon cru sont probablement liés à sa concentration en quercétine, un flavonoïde que l’on trouve en grande quantité dans le vin rouge, le thé vert, les oignons rouges, la peau des pommes, etc. D’autres substances (les thiosulfinates dont l’allicine est la plus connue) sont également citées pour leur action inhibitrice sur les plaquettes sanguines.
En conclusion, même si les études sur le sujet sont intrigantes et semblent justifier d’autres études plus longues et plus approfondies chez l’homme, il est trop tôt pour affirmer de façon certaine que le jus d’oignon cru soit vraiment utile dans la prévention cardiovasculaire.
Sources
Une étude menée chez des lapins hypercholestérolémiques, 1978
Une étude menée chez des rats, 2000
Une étude menée chez des chiens à risque d’accidents cardiovasculaires, 2001
L’étude taïwanaise menée chez des personnes hypercholestérolémiques, 2015
Une synthèse des connaissances sur les effets de la quercétine, 2016
Attention
Cet article d'actualité rédigé par un auteur scientifique reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à la date de sa publication. Il ne s'agit pas d'une page encyclopédique régulièrement remise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc.