Pour certaines personnes, le goût et l’odeur de la coriandre (Coriandrum sativum) sont insupportables et évoquent le savon ou la punaise écrasée.
En 2012, une étude a indiqué que ce dégoût était lié à la présence d’un gène sur le chromosome 11, le gène OR6A2, qui coderait pour un récepteur olfactif extrêmement sensible aux aldéhydes, les substances chimiques responsables des parfums de la coriandre. Cette étude a consisté à demander à environ 26 000 personnes si elles détestaient la coriandre et à comparer les gènes des personnes qui l’aiment ou la détestent. OR6A2 est significativement plus présent chez les personnes qui détestent la coriandre, mais c’est simplement un candidat parmi d’autres. Diverses études similaires ont en effet mis en évidence d’autres gènes codant divers récepteurs, notamment sensibles à l’amertume.
De plus, il y a sans doute une composante culturelle qui influence le goût de la coriandre. Une étude canadienne de 2012 a montré que le dégoût de la coriandre est moins fréquent chez les personnes culturellement issues de régions où elle est très présente dans la cuisine (7 % des personnes d’Asie du sud-est, 4 % d’Amérique latine, 3 % du Moyen Orient, mais 21 % des personnes de l’Extrême Orient, 17 % des Européens, 14 % des Africains).
Enfin, une étude auprès de jumeaux, également de 2012, a montré que « seulement » 80 % des vrais jumeaux (génétiquement identiques) pensent la même chose de la coriandre (42 % chez des faux jumeaux). Donc la génétique ne peut pas tout expliquer.
Sources
L’étude qui a identifié OR6A2, 2012
http://ai.stanford.edu/~chuongdo/papers/cilantro.pdf
L’étude canadienne sur l’influence de l’origine ethnique, 2012
https://flavourjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/2044-7248-1-8
L’étude chez les jumeaux, 2012
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3589946/
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